Entre Annecy et Chamonix, plus de 400 sauvetages en montagne effectués cet hiver par Dragon 74

lundi 7 avril 2025

Prêts à venir en aide à tout instant à une victime en danger en montagne, les équipages de Dragon 74, l’hélicoptère de la Sécurité civile d’Annecy Chamonix Mont-blanc, sont des as dans leur domaine. Comment fonctionnent-ils et quelle est leur spécialité ? On vous explique.

A bord de Dragon 74, hélicoptère de la Sécurité civile sur les bases d’Annecy et Chamonix, Florian Dubar, mécanicien, vole depuis 21 ans. Il revient sur un souvenir marquant.
À la base de Chamonix, la radio retentit. « Une cordée est en train de monter les Grandes Jorasses (sommet de 4208 m). Quelqu’un a dévissé de 50 mètres. Tout de suite, ça nous affole, ça peut être très grave », commence-t-il. D’autant que le mauvais temps risque de compliquer la manœuvre.

Très vite à bord, un docteur, deux secouristes, du matériel médical et un brancard. « L’idée, c’est de prendre tout ce beau monde, de poser une partie des personnes au refuge pour s’alléger et faire la reconnaissance ». Un des équipage de Dragon 74 (MOB et pilote) À gauche, Florian Dubar, mécanicien et à droite, le pilote Julien Benet, coéquipiers d'un jour. - Photo DR L'Essor Savoyard Le MessagerMais à l’approche, de nuit, la météo est bien plus mauvaise qu’envisagé et le refuge inaccessible. Il faut rejoindre le site de l’accident avec tout le monde à bord.

Dans le réservoir, peu de carburant pour être léger et garder de la puissance. Un scénario de repli est vite choisi et un col identifié. « On sait qu’on peut poser en appui patin et se décharger pour aller travailler plus haut. (…) En passant, on voit la cordée, on situe l’endroit. Ça va être compliqué ».

L’arrivée au col se fait « vent arrière », trop vite. « On a un petit problème de commande de vol, on arrive en butée de manche, la situation n’est pas bonne, donc on passe en Italie et Richard, le pilote, décide de faire demi-tour et d’essayer dans l’autre sens ». Cette fois, c’est la bonne, docteur et secouriste descendent. Ne reste qu’un secouriste, le pilote et le mécanicien. « Quelqu’un de très ancien, capable de faire des actions de choc. On le connaît très bien ».

« Sur une crête à plus de 4000 m »
À l’arrivée, il faut « aller très vite. Si on met plusieurs personnes sur la paroi, on ne pourra pas aller les chercher. On treuille le secouriste sur le sommet ». De nuit, sur un sommet, « pas de référence ».

Florian devient alors les yeux du pilote. « Et tout ça, sous jumelles à vision nocturne ». De 180 degrés sans jumelles, ils passent à une vision à 40 degrés. Pas de notion de couleur, ni de profondeur, mais « des télévisions. Je ne sais pas dire si la chose est à 10 ou à 3 mètres. Pour un pilote, c’est compliqué de voir s’il s’éloigne ou s’il s’approche d’un repère ».

Une fois sur le sommet, le secouriste se libère du crochet du treuil et s’attache à la paroi. « Sauf que là, on n’a pas le temps et il n’y a pas de relais. Il va se retrouver sur une crête à plus de 4 000 m et la découvrir ». Opération réussie. Le secouriste décide de se détacher « et on s’éloigne. On doit faire gaffe à ne pas le souffler ». Pas d’amélioration météo, peu de temps pour réagir, le blessé est sorti au plus vite. «  C’était ça, où on ne le récupérait pas. (…) On a dû sortir le compagnon de cordée » pour ne pas le laisser seul dans la paroi, puis récupérer le docteur et le secouriste.

En surcharge, ils repartent du col. « Il suffit de décoller un peu, d’avancer, sans que la machine ne s’effondre. Après, on a un trou pour se récupérer ».

« On a géré, conclut-il. On est allés ravitailler et on est repartis amener cette personne à l’hôpital ». Source

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