Ce jour-là, je dois partir avec un élève en école sur ce vieux BELL 47 que j’affectionne. J’attends celui-ci qui n’est pas à l’heure, ce qui est rarement son cas. Enfin, il arrive, se gare bizarrement ; je le sens nerveux. Il commence à me parler de ses problèmes. Nous nous dirigeons vers la salle de cours et je lui explique la leçon d’aujourd’hui. Puis nous gagnons l’appareil et je le suis pendant la visite prévol. Nous nous installons à bord et je lui propose de faire la radio pour le soulager et qu’il se consacre à son pilotage, chose qu’il approuve entièrement. Je prends contact avec la tour d’Issy-les-Moulineaux.
Il faut savoir que sur le BELL 47, à la gauche du tableau de bord, se trouvent deux leviers : l’un pour la richesse et l’arrêt moteur et l’autre pour le réchauffage carburateur. Après avoir fait la procédure de mise en route, je demande à la tour de nous aligner et décoller. Les choses se passent bien, mais je reste sur mes gardes. Arrivée à whisky Hotel 3, je passe avec Villacoublay qui me donne l’autorisation de rejoindre Guyancourt. La zone TANGO existait encore, les anciens se souviennent. Je prends alors contact avec Guyancourt qui me donne la clearance pour la zone, nous sommes seuls à tourner ce qui me rassure. Après une approche correcte, mon client décompresse un peu. Nous effectuons du travail sol, carré, 360°, Stationnaire et nous remontons pour un tour de piste lorsque je lui rappelle que la température du carburateur doit être de 32°C, il agit pour faire remonter la température qui est un peu basse mais se trompe de levier et éteint le moteur, nous sommes à 600 ft, à ma demande, il lâche les commandes et nous finissons en autorotation dans la zone. Il refait la mise en route et nous recommençons la séance. Je le réprimande sur ce qui vient de se passer.
Après 50 minutes de vol, il est temps d’aller faire les pleins à Toussus. Nous y allons, Total est sur place avec son camion. Une fois les pleins effectués, nous allons prendre un café à « La Grande Volière » et nous parlons de la séance et surtout de l’incident qui nous est arrivé tout en mettant l’accent sur la possibilité de se poser sans dégât sans moteur. Des autorotations, nous en avions faites mais avec reprise moteur.
Nous repartons vers la machine et je lui laisse faire la mise en route. Autorisation de Toussus pour retourner sur la zone Tango et là nous sommes en montée lorsque regardant à droite pour regarder si il n’y a personne le moteur s’arrête, mon élève avait voulu remonter la température et une nouvelle fois s’était trompé de manettes, re-autorotation qui se termine bien. Un long silence s’installe dans l’habitacle. Remise en route et redécollage pour Issy-les-Moulineaux. Arrivés à whisky Hotel 3, je lui demande de ne plus toucher les manettes du haut, je vais m’en occuper car l’endroit que nous allons survoler et pleins d’habitations donc pour une autorotion ce n’est pas l’idéal, ce qui détend l’atmosphère.
Après s’être posé, il se remit à me raconter ses malheurs comme si de rien n’était ; Quelques mois plus tard, il obtenait son brevet de pilote privé sur… Alouette 2.
Attention, amis instructeurs, les élèves vous inventent parfois des choses qui ne sont même pas dans le manuel de Vol.
Messages
26 février 2016, 12:24, par DELAFOSSE
En 1970, je me suis fait "pourrir " par un Commandant de l’ALAT car son appareil Bell G2 ne démarrait pas.En effet, il confondait l’alternat radio avec le bouton du démarreur ! C’est aux Mécaniciens-constructeurs de veiller à ce qu’il ne puisse pas y avoir de confusion dans les systèmes. Ce qui semble être le plus souvent le cas sur les appareils d’aujourd’hui.
Ce n’est pas parce que l’on est Pilote qu’on sort forcément de Saint Cyr....et inversement d’ailleurs.