C’est grâce à mon ami le colonel Daniel Leimbacher, le « Patron » des Formations Aériennes, que j’ai pu aller visiter cette unité de To[uouse. Aujourd’hui, je suis accompagné de Thierry Gallaway, photographe et journaliste et de Romain Ballard, caméraman.
Arrivé à Francazal que nous avons eu du mal à trouver car les indications sont vraiment inexistantes, nous sommes forts bien accueillis par le lieutenant-colonel Bernardini et son équipe.
Autour d’un café, il nous explique que la Section Aérienne de Toulouse est une unité du Groupe des Formations Aériennes Sud-ouest et se compose de 2 détachements : celui de Francazal avec un EC 145 et un EC 135 et celui de Tarbes avec un EC 145. Ces trois appareils couvrent la Région Midi-Pyrénées et effectuent chaque année plus de 1300 heurs de vol au profit des unités territoriales de la Gendarmerie et de la Police.
Un détachement saisonnier est mis en œuvre sur l’aérodrome de Pamiers les Pujols (09) deux semaines en hiver et tout l’été afin d’optimiser les interventions pendant la forte affluence touristique. Celui-ci deviendra permanent en 2011 ce qui fait que le RGMP disposera ainsi de trois hélicoptères de nouvelle génération idéalement répartis sur le territoire.
Ces trois bases forment un triangle qui peut être couvert rapidement par une des unités qui demande l’hélicoptère. Autre point important, l’arrivée de l’EC 135 qui apporte des capacités d’intervention et d’appui de jour comme de nuit bien supérieures aux précédentes par son rayon d’action, sa capacité d’emport et ses moyens modernes d’investigations.
Au niveau des personnels, il y a à Frankazal 16 personnes : 6 pilotes, 7 mécaniciens de bord treuillistes dont 2 avionique, 3 du cadre général pour les fonctions de radio-avitailleur, magasinier et secrétaire.
A Tarbes, 8 personnes, 3 pilotes, 4 mécaniciens dont 1 avionique et 1 du cadre général. Pour Pamiers, 8 personnels de Toulouse rejoindront le nouveau détachement avec l’EC 145. Restera à Frankazal l’EC 135.
Nous suivons le Colonel pour aller voir les appareils sur le parking ; il y a là un AS 350 BA Ecureuil qui s’apprête à partir définitivement à Limoges, un EC 145 qui prendra place à Pamiers et un EC 135.
Ces deux derniers modèles sont équipés IFR avec PA 3 axes, lecteur de cartographie pouvant passer les cartes allant de la 25 000ème à la 100 000ème. Les jumelles de vision nocturne peuvent être utilisées. Les moteurs sont équipés de FADEC et, sécurité oblige, des enregistreurs sont en place pouvant restituer les paramètres du vol mais pas les voix.
Un treuil pouvant supporter deux personnes avec 90 mètres de câble est installé ainsi que les skis qui servent au treuilliste pour avoir une bonne position lors de l’utilisation de ce matériel. Sur l’EC 135 à l’avant gauche, un phare de recherche SX16 de 1600 W avec filtre infrarouge compatible avec les jumelles de vision nocturne. Ce phare permet entre autre d’éclairer un stade de foot à 300 mètres de hauteur. Il est également utilisé pour la surveillance dans les quartiers sensibles pour repérer ce qui pourrait être sur les toits destinés à être jeté sur les forces de Police lors d’interventions. Récemment, une voiture s’est retrouvée de nuit dans un canal et c’est grâce à l’hélicoptère et son phare qu’elle a pu être retrouvée.
A l’avant droit, une caméra WESCAM couplée au GPS bénéficie de trois objectifs : un grand angle, un zoom et un thermique. Elle fournit une imagerie numérique ou infrarouge de jour comme de nuit avec possibilité de retransmission vers le Poste de Commandement au sol.
Ces hélicoptères sont équipés de turbines Turboméca les 1E2 de 770 cv pour l’EC 145 et 2B2 de 650 cv pour l’EC 135.
Après ces détails, nous avons pu admirer un vol de l’EC 135 et visualiser des prises de vues faites sur Toulouse et pour l’EC 145 un treuillage d’une charge avec le déroulement et l’enroulement des 90 mètres de câbles.
Pour terminer, depuis que la base de Fankazal a été vidée de ses avions et c’est bien triste, un autre problème s’est posé au Lieutenant Colonel Bernardini. En effet du temps de l’armée de l’Air, l’eau, l’électricité, le téléphone et le carburant était réglé à l‘Arme en question maintenant que la Gendarmerie est autonome il faut traiter avec les différents prestataires mais ceci n’a pas effrayé le Colonel qui en a vue d’autres.
Nous sommes repartis avec un souvenir inoubliable surtout que le colonel Bernardini m’a offert une belle maquette d’EC 145 qui a rejoint mon musée.
Historique des appareils de la Gendarmerie
C’est le Colonel FOUCHE qui eut l’idée de l’utilisation des hélicoptères en Gendarmerie, c’était en 1953. Avec les propres deniers de l’Arme, ils firent l’acquisition d’un BELL 47 avec pour consigne « NE PAS LE CASSER ».
Type | N° de Série | Immatriculation | Mise en servie |
Bell 47 G | 683 | 8000044 | 06/02/1954 |
Alouette 2 | 1075 | F-MJSA | 30/07/1957 |
Alouette 3 | 097 | F-MJBE | 23/04/1963 |
Cessna 206 F | 2125 | F-MJAF | 26/03/1974 |
AS 350 | 1006 | F-WXFA | 03/1978 |
EC 145 | 9008 | F-MJBA | 20/11/2002 |
EC 135 T2 I | 0642 | F-MJDA | 17/03/2009 |
Comme l’on peut le constater après les Bell 47 avec moteurs à pistons, c’est avec l’Alouette 2, appareil à turbine, que vont se diversifier les missions. Avec l’Alouette 3, appareil vraiment conçu pour le secours surtout en montagne, les équipages vont avoir une machine digne de ce nom. Un petit passage vers les avions pour la surveillance routière, le transport de matériel et de prisonniers. Puis arrivée de l’Ecureuil, plus moderne, plus rapide et plus économique et remplaçant l’Alouette 2. Puis ce sera la venue de l’EC 145 pour remplacer l’Alouette 3, appareil bimoteur doté d’une instrumentation impressionnante, il va très bien se substituer à son prédécesseur. Enfin l’EC 135, lui aussi bimoteur doté d’équipements fantastiques pour les missions de Police, il prend petit à petit sa place pour envisager le départ des Ecureuil AS 350.
– Cliquez ici pour voir le reportage "Les Hommes de la SAG de Toulouse".
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Messages
12 octobre 2010, 09:13, par Chetak
Un très beau reportage. Enfin ils ont reçu leur 135 et un grand coucou au Lieutenant Colonel Bernardini et à son personnel. On leur souhaite encore plus de plaisir à voler.
Chetak