Tous les acteurs et passionnés du secours en montagne connaissent l’histoire tragique vécue en décembre 1956 par les deux jeunes alpinistes Jean VINCENDON et François HENRY qui entraîna la réorganisation des secours à Chamonix (voir ci-dessous).
Nombreux sont ceux qui, en fin d’année, en survolant le Grand-Plateau près du sommet du mont Blanc, pensent à ces deux jeunes qui moururent gelés après avoir rencontré leurs malencontreux sauveteurs.
Il y a quelques mois, la chamoniarde Josée de Vérité ayant eu l’occasion de faire connaissance avec le frère de François HENRY, a recueilli son souhait de pouvoir posséder un jour une pièce de l’hélicoptère qui s’est crashé dans le massif du Mont-Blanc au cours de cette tentative de secours.
Il est émouvant de constater que tant d’années après la disparition d’un proche, un tel désir puisse encore être tenu à cœur. Alors comment ne pas s’efforcer de participer et de s’investir dans une telle recherche ?
Il faut préciser qu’initialement, le commandant Le Gall, en charge de la mission, avait prévu de dynamiter l’épave de l’hélicoptère afin d’éviter d’attirer, en ce secteur crevassé, d’éventuels curieux...
Cependant, dans un article du Monde daté du 21 mars 1957, on découvre qu’en raison de la neige très dure, il y aura impossibilité de dégager et de faire sauter la carcasse de l’appareil.
C’est donc en juillet 1973 que le moteur (Wright R-1820) a été retrouvé, "recraché" par le glacier des Bossons. Il a été descendu dans la vallée, le 28 octobre 1978, par les bénévoles du Centre d’Etudes et de Loisirs Aérospatiaux de Grenoble (CELAG) avec l’aide d’un gros appareil biturbines SA-330 Puma de l’armée de l’Air.
J’ai pu, avec la complicité de quelques amis, récupérer un petit engrenage provenant du mécanisme interne de la célèbre "relique". Cette pièce munie de son palier en bronze numéroté (LJ-01 BRLD 127552 G 2), a été démontée sur l’embiellage du moteur de 9 cylindres en étoile qui équipait précisément l’hélicoptère Sikorsky H-34 N°377 accidenté le 31 décembre 1956 en tentant de porter secours aux deux jeunes victimes.
Elle sera envoyée dans un premier temps à Chamonix, puis aux Etats-Unis auprès de son destinataire Jean HENRY, résidant à Los Angeles. Nul doute que son émotion sera grande, sachant que la réalisation de son souhait n’était pas évidente.
Conséquences |