Qui est Patrick Lamarre, le nouveau pilote du Samu à Aurillac ?

dimanche 27 avril 2025

Après plus de 30 ans dans l’armée et au sein de la gendarmerie, Patrick Lamarre se lance un dernier défi avec le Samu du Cantal, où il est arrivé depuis à la mi-avril. Portrait d’un homme qui décolle quand tout le monde retient son souffle.

« Je préfère l’aligot !  » Premier contact taquin avec ce grand gaillard, barbe poivre et sel et lunettes de soleil. Patrick Lamarre : Il est le nouveau pilote de HéliSmur, et décolle depuis le centre hospitalier Henri-Mondor - Photo DR lamontagneTout juste débarqué à Aurillac, Patrick Lamarre, Aveyronnais de 59 ans, vient de rejoindre le Samu. Un pilote d’hélicoptère « tournant », jusqu’au mois d’octobre, à entendre un renfort semestriel. Son sourire contraste avec la morosité de la fin de mois. « Ce ne sont pas des bonnes conditions de vol », glisse-t-il, après avoir levé les yeux vers un ciel « bouché ». Il faudra s’y habituer. À ces conditions de vols délicates et capricieuses, au relief montagneux, après des missions sous le soleil de Montpellier.

Pilote de l’armée de l’air pendant 12 ans, il est arrivé à la limite d’âge à la gendarmerie. C’est donc au sein de la société civile qu’il prend le rebond. Son « dernier vol », comme il dit, lui qui en compte plus de 7.000.

Quand tout s’emballe au sol, le pilote file droit dans les airs. Patrick Lamarre a un job qui ne connaît ni pause-  Le nouveau pilote du Samu, ici devant l'hélicoptère EC 135, compte plus de 7.000 heures de vol à son actif.? © William Durancafé, ni horaires fixes, même s’il part volontiers faire son sport entre deux interventions. Quelques minutes, trois minutes, peut-être cinq. C’est un peu son temps record entre l’alerte, le « bip » et le décollage. « On n’a pas droit à l’hésitation », lâche-t-il, en ajustant son Anorak orange fluo, prêt à bondir dans son EC 135 rutilant, un appareil qu’il vérifie tous les matins pendant une vingtaine de minutes.

Un métier d’urgence et d’adaptation
Justement, chaque minute peut faire ici la différence entre la vie et la mort. Des missions dignes d’un film d’action. Trois depuis une semaine. Une « bonne base », sourit-il. Patrick Lamarre peut enchaîner les décollages en rase campagne, en châtaigneraie ou du côté de Mauriac, les atterrissages acrobatiques à la tombée de la nuit, ou les transferts ultra-sensibles entre deux hôpitaux. « C’est un métier d’urgence et d’adaptation. Voler à basse altitude, dans le brouillard ou à travers un orage, ça fait partie du jeu. »

Son quotidien ? Une météo capricieuse justement - on y revient - des terrains improbables et une Patrick Lamarre est un passionné de vol. Son quotidien ? Une météo capricieuse justement - on y revient - des terrains improbables et une concentration à couper au couteau - Photo DR lamontagneconcentration à couper au couteau. « Quand tu dois poser un hélico dans un pré de vaches, sur un stade, ou un parking de supermarché, t’as intérêt de savoir où poser l’appareil. » Ce pilote n’est pas qu’un as du manche : il est aussi un pilier dans la chaîne de sauvetage. « Le pilote doit créer les conditions pour que l’équipe médicale puisse bosser. Si je me plante, c’est tout l’équilibre qui s’effondre. » Un assistant de vol est donc avec lui sur chaque intervention. En plus du médecin et de l’infirmier.

« Je le fais pour rendre service, pour sauver des vies »
Voler vite, oui, mais voler juste avant tout. « On ne joue pas les héros : on fait juste ce qu’il faut, aussi proprement que possible. » Un job qui change un homme. Entre deux missions, pas de grands discours. Patrick Lamarre garde le ton simple. L’humilité, la rigueur et, surtout, sa lucidité. « On vit des scènes dures parfois. Mais tu t’accroches à chaque victoire, chaque vie sauvée. C’est ce qui te fait avancer. »

Ce pilote expérimenté ne laisse rien au hasard. - Photo DR lamontagneUne de ses missions marquantes, en Guyane : « Un contrebandier nous a tirés dessus. Mon copilote a été blessé, j’ai dû ramener la bécane tout seul à la base. Il m’arrive encore aujourd’hui de voir passer la balle juste devant mon nez. » Quand il n’est pas en vol, ce père de deux enfants recharge son énergie sur terre, à la force des pédales, sur son deux-roues tout terrain, sur route ou en chemins. Mais reste en « alerte jour » de 8 à 20 heures.

« J’aime voler, mais je ne cours plus après les heures. Je le fais pour rendre service, pour sauver des vies.  » Et dans le ciel, là où les routes s’arrêtent, c’est Patrick qui trace la voie. Source : lamontagne.fr

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