Après une longue carrière à bord des hélicoptères de la Sécurité civile, ce mécanicien navigant revient dans un ouvrage passionnant sur l’aventure du secours aéroporté dans les Alpes après un début de carrière dans le Nord et l’Ouest de la France
Il a commencé sa carrière sur les antédiluviens Djinn de l’Armée de terre et l’a achevée à bord des ultra-modernes EC 145 biturbines rouges et jaunes de la Sécurité civile. Mais au fil de ses 35 années de carrière, Francis Delafosse a surtout volé sur la mythique Alouette 3, celle qui a sauvé des dizaines de milliers de personnes en France au cours des dernières décennies du siècle dernier et même jusqu’à l’orée des années 2010.

Voilà pourquoi à l’heure de l’introspection et du bilan, cet ancien mécanicien navigant à intitulé son livre "Au cœur de l’Alouette". Un ouvrage passionnant, édité à compte d’auteur, dans lequel Francis Delafosse raconte une vie consacrée à sauver celle des autres aux côtés de ses amis de la Sécurité civile et des divers services de secours.
Sans surprise, ce sont évidemment les années passées dans les Alpes qui ont le plus marque Francis, de 1983 à 1995 à Annecy et Chamonix, et de 1995 à 2006 à Grenoble/Le versoud.

Depuis le fameux secours de 1983 aux Drus, lors duquel des blocs gros comme des wagons de marchandises se détachaient de la paroi pour bombarder les secouristes (celui au cours duquel Jean Pouzet, un grand nom du PGHM de Chamonix, puis de Grenoble, fut lui-même blessé et évacué in extremis avec les alpinistes qu’il assistait) jusqu’aux dernières missions dans les Écrins.

La tragédie du Drac
Si, ces dernières années, Francis Delafosse à pris la plume pour raconter 35 ans d’histoire, exhumant par la même occasion un trésor d’archives photographiques, ce n’est pas tant pour parler de lui, que pour évoquer le souvenir des ses camarades et des interventions qui ont marqué plusieurs générations de secouristes.
A propos de la tragédie du Drac (six enfants et une accompagnatrice tués par un lâcher d’eau dans le Drac à Saint-Georges-de-Commiers, en décembre 1995), il raconte comment lui et son camarade pilote Thomas Schaller ont secouru les rescapés agrippés aux branchages, dans l’eau, et la terrible découverte de deux premiers corps dans le lit de la rivière.
Et cette ligne haute tension évitée de justesse dans la pénombre de ce crépuscule d’hiver...

Le prix des larmes et du sang
"J’ai gardé tant de souvenirs très durs qu’ils continuent de me suivre la nuit. J’ai remué des choses douloureuses et je fais des cauchemars. Mais écrire a été aussi un exutoire, une façon de me délivrer de la charge émotionnelle accumulée pendant toutes ces années", dit-il au Dauphiné Libéré. L’écriture comme une thérapie. Tenter enfin d’être en paix avec ses souvenirs.

Et pour que tous sachent aussi que la carrière du secouriste à un prix, celui des larmes et du sang.
"Les godillots de sang et de boue sont toujours jugés par des souliers vernis", écrit-il plus loin.
"Le jour où arrive la retraite, on s’intéresse exclusivement à notre dernier indice de paie et à notre ancienneté, mais en aucun cas au nombre de missions effectuées ou de personnes secourues". (...) Lire la suite sur ledauphine.com. Par Denis MASLIAH

Francis Delafosse, 35 years of relief told in a book
After a long career aboard Civil Security helicopters, this flight engineer returns in a fascinating book on the adventure of airborne rescue in the Alps after a career start in the North and West of France. (...) Read more on News in 24.