60e anniversaire du PGHM de CHAMONIX

Cérémonie du 31 mai 2018

Publication : 4/06/2018 Auteur(s) : Francis


Plus de vingt années après avoir quitté le secours en montagne à Chamonix, je ne pouvais me soustraire à cette magnifique cérémonie d’anniversaire.

Véritable "Retour vers le futur", ce fut pour moi l’occasion de retrouver, avec grand plaisir, De gauche à droite : F‌rancis DELAFOSSE Ancien Sécurité civile, Michel PIERRE Pilote Sécurité civile, Henri CAZEMAJOR Ancien PGHM, Alain MERMOUD Ancien Sécurité civile, le Responsable Mécanicien de la Base Sécurité civile et les sauveteurs du PGHM de Chamonix et Briançon - Photo Francis Delafosseun grand nombre de ceux qui m’ont accompagné dans les années 80 et 90, période riche en activité de secours à bord des Alouette III. Ces retrouvailles m’ont donné l’impression par moments de n’avoir jamais quitté cette époque.

Une rencontre inespérée avec le pilote Didier Méraux dans le souvenir des remarquables secours de Gilbert Lebon, René Romet et tant d’autres...

Le lendemain, je n’ai pas résisté de me rendre sur cette « DZ des Bois » que je n’avais pas revue depuis l’été 1995 et le hasard a voulu que j’y sois toujours Les caméras de télévisions présentes pour couvrir l'évènement - Photo Francis Delafosse accueilli par un ancien sauveteur avec lequel j’avais effectué tant de secours.
Accompagné de Michel Pierre l’actuel Chef de la Base Sécurité civile d’Annecy-Chamonix mais qui est aussi celui qui aura effectué le plus grand nombre d’années d’activité en ces lieux, je fis le "tour du propriétaire" de ces installations dont nous avions tant rêvées à une époque désormais révolue mais qui malgré tout gardera pour toujours mes souvenirs les meilleurs.

Francis DELAFOSSE

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Rendez-vous pour les Journées du secours en Montagne qui se dérouleront du vendredi 15 au dimanche 17 juin 2018 à Chamonix - 60 ans de secours en montagne.

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Retour sur 60 ans de secours avec le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne.
L'Alouette III F-MJBL de la Gendarmerie en intervention dans le massif du Mont-Blanc - Photo INALe peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) a fêté ses 60 ans ce 31 mai en Haute-Savoie. À ses origines, il y a une tragédie : le drame du Mont-Blanc. Au lendemain de Noël 1956, deux jeunes alpinistes sont prisonniers de la montagne. Désorganisées, les équipes de secours partent les unes après les autres. Des sauveteurs les approchent, les photographient même.
Les secouristes du PGHM s'activent autour de l'Alouette III de la Sécurité civile sur le site de la Bérarde en Isère (Pilote Gérard Quinchon) - Photo INA
Plus de 5 000 opérations de sauvetage chaque année
Mais personne ne parvient à les ramener ; leur agonie va durer six jours. "L’opinion publique a été traumatisée, il y a eu le sentiment d’un gâchis, ainsi qu’un sentiment de compassion pour ces deux-là", rapporte Yves Ballu, historien de la montagne. Et c’est ce sentiment de compassion qui a rendu possible un geste de la collectivité, qui est de dire : "on ne peut plus s’en remettre à des bénévoles, il faut que ce soit des professionnels". Le regretté Pierre NICOLLET, Gendarme sauveteur au PGHM de Chamonix et de Grenoble, interviewé le 19 août 1994 - Photo INA Deux ans plus tard, des groupes spécialisés d’intervention sont créés ; ils essaiment sur tout le territoire, d’abord dans les Alpes, puis dans les Pyrénées, avec des moyens et une rapidité d’intervention limités, fidèles à l’époque.

Avec le temps, les gendarmes deviennent des techniciens de la montagne, équipés de treuils, d’appareils de chauffage portatifs ; un médecin est également présent sur chaque intervention à partir des années 80. Plus de 5 000 opérations de sauvetage ont lieu chaque année. Source France 3

Extrait du JT 12-13 France 3 le 31-05-2018 - Reportage © France 3 Rhône-Alpes.

Le PGHM de Chamonix fête ses 60 ans en présence du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb

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Chamonix-Mont-Blanc - Jeudi 31 mai 2018 - Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM)
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb - Photo © Francis Delafosse
Allocution de M. Gérard COLLOMB, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur à l’occasion du 60ème anniversaire du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) et du 30ème anniversaire du Centre National d’Instruction au Ski et à l’Alpinisme de la Gendarmerie (CNISAG)

C’est avec une certaine émotion que je m’exprime devant vous à l’occasion des 60 ans du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne et du 30e anniversaire du Centre National d’Instruction de Ski et d’Alpinisme de la Gendarmerie.
Une certaine émotion, car célébrer ces anniversaires, c’est d’abord se souvenir de ceux que la montagne a emporté. C’est se souvenir des circonstances de la création du PGHM (Peloton de gendarmerie de Haute Montagne) et de l’agonie de François Henry et de Jean Vincendon, qui avaient entrepris l’ascension hivernale du Mont Blanc et qui, piégés, ne purent alors être sauvés. C’est se souvenir des 69 gendarmes de ce peloton dont le nom est gravé caserne ANSELME et qui, depuis 1958, ont payé du plus lourd des tributs leur dévouement au service des autres.
Et nous avons tous à l’esprit, le tragique crash d’hélicoptère qui, dans les Hautes-Pyrénées, coûta la vie en mars 2016, à quatre de vos camarades. C’est se souvenir, Messieurs les membres de la promotion 2018 du brevet secouriste, de l’adjudant-chef Sébastien THOMAS qui, après un parcours exemplaire au sein du PGHM de Chamonix et du CNISAG, marqué par plusieurs actes de courage et de dévouement, perdit la vie en reconnaissance en mars 2013 emporté par une chute dans une crevasse.
Et en décidant de donner son nom à votre promotion, vous lui rendez aujourd’hui le plus beau des hommages.

Oui, célébrer ces anniversaires, c’est, d’abord, se rappeler du sacrifice de tous ces hommes.
Je mesure donc quels peuvent être les sentiments des gendarmes qui ont perdu un frère d’armes, des femmes et des enfants qui ont perdu un compagnon, qui ont perdu un père.

Soyez-sûrs que cette émotion, l’ensemble du Ministère de l’Intérieur la partage avec vous en ce jour.
Et si nous avons organisé tout à l’heure une belle cérémonie, sur cette mythique place du Mont-Blanc, c’est pour redire la reconnaissance de la Nation toute entière à ces héros qui ont donné leur vie pour la patrie.

***

"Les montagnes – écrit le grand alpiniste Gaston REBUFFAT – ne vivent que de l’amour des hommes" .
Ces anniversaires sont aussi une occasion privilégiée pour rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui, par leur action, par leur passion – oserai-je dire par leur amour ? – permettent à tous de profiter de la beauté de nos montagnes, et finalement les font vivre.

Il y a bien sûr, vous, les membres des PGHM.
Et je veux saluer les gendarmes-secouristes qui sont à la fois enquêteurs, alpinistes – 125 sont guides hautes montagne, secouristes donc, mais aussi athlètes de haut-niveau.
Je veux saluer également les pilotes d’hélicoptères et leurs mécaniciens, qui sont capables d’agir, été comme hiver, dans des conditions toujours difficiles – par la nature escarpée du relief, souvent périlleuses – en particulier quand la météo se fait défavorable.
Je tiens à souligner le rôle fondamental des médecins, dont la présence dans les hélicoptères et au sein des caravanes terrestres, permet une prise en charge médicale rapide, indispensable pour sauver un maximum de vies.

Si le PGHM de Chamonix est un des centres de secours en montagne les plus importants du monde, c’est parce que chacun des corps de métiers que je viens de citer cultive l’excellence et que l’addition de ces excellences permet d’atteindre l’exceptionnel.

Il y a donc les personnels des PGHM auxquels j’associe l’ensemble des instructeurs du CNISAG (Centre National d’Instruction au Ski et à l’Alpinisme de la Gendarmerie), qui leur assurent une formation au plus haut niveau.
Mais – et vous le savez bien ici, à Chamonix – le modèle de secours en montagne français ne se limite pas à ces unités d’élite.

Si chaque année, plus de 8000 opérations de sauvetage sont assurées ; si plus dix milliers de personnes sont sauvées, nous le devons en effet à une chaîne solidaire du secours en montagne.

Comment ne pas saluer ici la Chamoniarde et son rôle quasi-séculaire dans la prévention et le sauvetage ?
Comment ne pas évoquer l’assemblée départementale des sociétés de secours en montagne et ses dizaines de bénévoles ?
Comment ne pas citer également l’Ecole nationale de ski et d’alpinisme, avec laquelle le PGHM développe tant de partenariats ?

Je n’oublie pas non plus l’ensemble des acteurs publics :
Les élus des communes de montagne, si engagés partout en France.
Les CRS de montagne.
Les services d’incendie et de secours et leurs groupes montagne des sapeurs-pompiers.
Les militaires de l’Armée de Terre.

Oui, Mesdames et Messieurs, c’est bien l’ensemble de ces acteurs qui, sous l’autorité des préfets permettent à notre système de secours de se distinguer, en tout point du territoire, par sa performance.

Aussi, je veux aujourd’hui exprimer toute ma gratitude à chaque association, à chacun d’entre-vous pour votre engagement.
On évoque souvent "l’esprit montagnard", ce mélange de force d’âme et de solidarité qui coule dans les veines des habitants des vallées surmontées par les monts enneigés.
Tous ici, vous l’incarnez merveilleusement, et célébrer les 60 ans du PGHM, c’est aussi vous célébrez vous, les Chamoniards ; vous qui contribuez à faire vivre la légende de ce massif du Mont-Blanc ; vous qui faites de cette ville que les Français aiment tant la capitale incontestée de l’alpinisme.

***
Mon Colonel,
Mesdames et Messieurs les militaires des Pelotons de Gendarmerie de Haute Montagne et du Centre National d’Instruction de ski et d’alpinisme de la Gendarmerie,

Je tiens pour conclure, à m’adresser à vous qui êtes dépositaires de ces 60 ans d’Histoire et qui avez aujourd’hui à inventer l’avenir.
En soulignant qu’au-delà de vos missions quotidiennes, un de vos challenges dans les temps futurs, sera de faire vivre, ce savant mélange de tradition et d’innovation qui a toujours constitué la marque de fabrique du PGHM et du CNISAG.

Tradition, parce que le PGHM et le CNISAG n’ont jamais cessé, depuis leur création, de cultiver l’exigence, qu’ils n’ont jamais cessé non plus de s’inscrire partout dans la société montagnarde, de tisser un lien toujours plus étroit avec les élus, les associations.

Tradition, donc. Mais en même temps innovation, car le PGHM et le CNISAG ont toujours su repousser les limites du possible pour sauver des vies.

Ils l’ont fait en tirant parti d’une révolution technologique comme l’hélicoptère, qui permet depuis 1967 (Nota : dès 1957 à Grenoble) de recueillir les victimes au plus près des parois rocheuses ou en équilibre au bord des crevasses.

Ils l’ont fait aussi, en travaillant, en lien étroit avec les entreprises privées, sur leurs propres solutions de sauvetage.

On sait trop peu, par exemple, que c’est grâce à un travail minutieux sur la solidité des câbles qu’il est aujourd’hui possible de descendre en hélitreuillage jusqu’à 90 mètres et d’intervenir ainsi en tout point du massif du Mont-Blanc, dans des conditions que l’on ne pouvait pas imaginer il y a encore quelques années.
On sait trop peu également que le fameux traîneau "Franco-Garda" qui constitue aujourd’hui une référence internationale a été développé ici, en lien étroit avec la société TSL.
On sait trop peu encore que l’application Gendloc, qui permet chaque année de sauver des centaines de vie a été développée par des militaires du PGHM.

Sauver des vies au quotidien sans jamais se départir d’une vision prospective, de la volonté d’inventer l’avenir : tel est ce qui fonde l’exceptionnalité du PGHM et du CNISAG.
Et c’est pour cela que ces institutions sont si prestigieuses, pour cela qu’elles font la fierté de la France.

***
Mesdames et Messieurs,

Merci aux PGHM et au CNISAG de permettre à chacun de bénéficier de ces spectacles extraordinaires que constituent, dans toute leur diversité, nos massifs de haute montagne.

Merci de permettre à tous ceux qui aiment la montagne de vivre pleinement leur passion.

Vivent les PGHM et le CNISAG !
Vive le secours en montagne !
Vive la République !
Et vive la France !

Messages

  • J’aurais aimé partagé ce moment avec mes compagnons de parcours ,actifs et retraités ,tous animés par cette passion et confiance dans l’institution intacte ,merci à Francis d’entretenir ce lien et à toi Chris et ton équipe pour la gestion de l’info .

    Un très bel hommage fut rendu par les officiels à tous les acteurs participants ,formateurs et actifs pro du terrain ,vivants et décédés ,bénévoles et professionnels , l’origine et l’histoire aboutissant à ce merveilleux service de secours aux Personnes .
    Sans langue de bois ni ’Parler franc souvent cache-sexe de l’ambiguïté ’
    Merci

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