Mission délicate pour l’Alouette III d’Héli-Union en 1964
dimanche 16 juin 2024
Il y a 60 ans, la deuxième chaîne s’invitait sur les téléviseurs ligériens
En juin 1964, l’équipage d’un hélicoptère patiente au pied du Crêt de l’Œillon. Il a pour mission d’hisser une plateforme au sommet de l’émetteur de télévision. Ce matériel permettra, quelques mois plus tard, de diffuser la deuxième chaîne de télévision sur les écrans ligériens.
A l’été 1964, un intriguant ballet aérien se déroule sur le toit du massif du Pilat. Au Crêt de l’Œillon, où un chantier se déroule depuis un an dans des conditions parfois dantesques, un hélicoptère Alouette III de la compagnie Héli-Union s’est posé 200 mètres du relais de télévision du Pilat. Il doit mener une étape décisive dans les travaux visant à accueillir les installations pour la deuxième chaîne de télévision.
Notre reporter Étienne Massardier raconte par le détail, dans La Tribune - Le Progrès du jeudi 18 juin 1964, la mission confiée à l’équipage de cet hélicoptère. Il s’agit de « mettre en place, à soixante-cinq mètres de hauteur, sur le cylindre qui abrite déjà les antennes de la première chaine TV, une plateforme carrée de 3,50 mètres de côté et d’un poids de 400 kilos environ. Dès que cette plateforme métallique sera installée, une grue de 14 mètres de hauteur y sera scellée pièces par pièces. Après quoi, il ne restera plus qu’à construire un second cylindre destiné à protéger l’antenne de la deuxième chaîne ».
Sur le toit du Pilat, le vent joue les trouble-fêtes
Sur le papier, l’opération pourrait paraître assez simple. Mais sur le terrain, c’est une toute autre affaire. Comme c’est le cas depuis le début de ce chantier, la météo capricieuse joue des tours aux techniciens : « la mise en place de la plateforme est extrêmement dangereuse et doit être réalisée avec une précision étonnante » écrit notre journaliste. Or, ce jour-là, le vent souffle à plus de 40 km/h sur le toit du Pilat, quand, pour être parfaitement précis, l’hélitreuillage ne peut pas être réalisé avec un vent dépassant les 15 km/h.
« Au cours de l’opération de réglage des positions, nous n’avons pas pu éviter des variations de l’ordre de deux mètres environ. C’est trop, beaucoup trop, et vouloir risquer à tout prix une aussi folle entreprise serait aller à coup sûr à la catastrophe », explique Monsieur Charles Schmitt, chef pilote de l’Alouette III.
Moins de neuf minutes pour larguer la plateforme au sommet du relais
Finalement, la météo s’embellit le jeudi 18 juin 1964. « Vers 6h45, il y eut une accalmie. Les deux drapeaux témoins, fixés sur les antennes de la première chaîne, s’affaissèrent soudain ». Il n’en fallait pas davantage pour donner le feu vert au décollage de l’Alouette III : neuf minutes plus tard, la plateforme était larguée au sommet du relais du Crêt de l’Œillon. Mission réussie. (...) Source : leprogres.fr