L’hélicoptère de la Sécurité civile Dragon 64, star des secours en montagne
mardi 19 août 2025
Reportage JT France 3 Nouvelle-Aquitaine
La montagne est de plus en plus fréquentée. Conséquences : de nombreux accidents. Pour les secours, l’hélicoptère de la Sécurité civile est un atout précieux qui permet de sauver des vies. Embarquement à bord de Dragon 64 en Béarn.
Les Pyrénées sont très fréquentées pendant ces vacances d’été. Le sommet du Pic du midi d’Ossau est l’une des randonnées les plus recherchées des Pyrénées. Une de nos équipes a passé une journée avec l’équipage de Dragon 64, l’hélicoptère de la Sécurité civile de Pau pour des secours en montagne.
En montagne, malaises ou accidents peuvent vite arriver. Le terrain accidenté, la météo, des randonneurs peu préparés, les causes sont multiples. Car si le paysage est parfois à couper le souffle, il ne faut pas oublier les dangers propres à cet environnement. Mais même les randonneurs aguerris peuvent se retrouver dans une situation délicate.
Heureusement, l’hélicoptère de la Sécurité civile veille sur vos vacances. Dragon 64 intervient dans toutes sortes de lieux escarpés difficiles d’accès, comme on peut le voir sur les dernières photos partagées.
À bord de Dragon 64
Depuis le début du mois de juillet, Dragon 64 a effectué une centaine d’interventions dans les Pyrénées-Atlantiques. Ce matin-là, sur la base de Pau, Fabien et Renan, secouristes au Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) d’Oloron-Sainte-Marie, embarquent tout leur matériel. Géry Bouchart, pilote chevronné de Dragon 64, fait équipe avec Nicolas Uros, mécanicien opérateur de bord. Quatre personnes embarquent dans l’hélicoptère pour secourir au plus vite les randonneurs en difficulté.
À travers les vitres de l’hélico, le Pic d’Ossau. Un paysage qui, à les entendre ne les lasse pas même s’il est parfois le théâtre d’opérations de secours. "Ça arrive de temps en temps", raconte Nicolas. "Sur l’Ossau mais aussi la cheminée entre les deux sommets, aussi bien l’hiver que l’été. C’est technique, avec des hauteurs de treuillage importantes".
Hélitreuillage sur le lac
La première mission du jour les emporte, à 200 km/h, en direction des hauteurs. Direction le lac de Bious-Artigues pour récupérer deux personnes. En survolant le site, ils les aperçoivent "sur un rocher". Estimant qu’il est impossible de se poser à proximité des victimes, ils décident d’un hélitreuillage des sauveteurs.
Pour cette manœuvre, Nicolas devient les yeux de Géry et guide l’hélicoptère au mètre près, en toute sécurité. Il décrit le mouvement mais aussi la hauteur, les mètres qui les séparent de l’objectif.
Une trentaine de mètres de haut et un hélitreuillage au bord du lac, face à la forêt... Autant d’éléments à prendre en compte dans la conduite de l’opération de secours. Ces hommes sont accoutumés à ces contraintes comme le confirme le mécanicien opérateur de bord. "Pas de difficulté particulière mais ça reste un treuillage. À partir du moment où on est en vol, il faut toujours rester vigilant".
Les deux randonneurs hélitreuillés par l’équipe sont ainsi ramenés à bord en sécurité. Très affaiblis, ils seront ensuite transportés à l’hôpital d’Oloron et pris en charge aux urgences.
Accidents ou malaises
Depuis le mois de janvier, la Sécurité civile de Pau dispose de la dernière génération d’hélicoptère, plus rapide et pouvant embarquer plus de monde.
Des secours qui ont tous des formations spécifiques à ces interventions. "On a déjà tout le module de secourisme classique de niveau un et deux", détaille le Chef d’escadron Renan Lemetter, le commandant du PGHM d’Oloron. "On ajoute un module de premiers secours en montagne et un module d’assistance au médecin". Puisque, à bord, les secouristes sont deux au lieu de quatre pour une équipe au sol. Un médecin urgentiste accompagne régulièrement l’équipe.
Ce jour-là d’ailleurs une autre mission attend les secouristes qui embarquent cette fois en direction du refuge de Pombie, au pied de l’Ossau, pour une suspicion d’infarctus. Sur place, le médecin urgentiste, le Dr Frédéric Pujeau, prodigue les premiers soins. "On l’a sécurisé, il est perfusé, il est calmé. Et là on va l’extraire avec l’hélico pour aller à l’hôpital le plus vite possible".
En montagne, l’hélicoptère permet de gagner un temps précieux et ainsi faire face à des urgences vitales. "Si on devait y aller à pied. Il y a au moins trois heures de délais depuis Pau", assure Renan Lemetter. "Et puis là avec des difficultés cardiaques, trois heures, c’est potentiellement fatal" !
Il faut dire que le refuge de Pombie où était le groupe de randonneur au moment du malaise de la victime est particulièrement éloigné.
La victime a ainsi pu être transportée à l’hôpital de Pau en un quart d’heure et prises en charge aux urgences. Source.