SE 3120 ALOUETTE 1

Publication : 29/05/2012 Auteur(s) : Papycoptere

Quelques vingt cinq années d’expérience et de recherches entreprises par Lioré et Olivier et la SNCASE dans le domaine des Voilures Tournantes aboutirent en 1951 à la naissance de l’Alouette 1.
Le deuxième conflit mondial achevé, l’Ingénieur Renoux en collaboration avec le Professeur FOCKE firent voler un appareil sous le type SE 3000, la version Française du FA 223. le SE 3101 volera pour la première fois le 15 juin 1948 mais restera sans suite car sous motorisé - Photo Sud Est Aviation collection JMP Trop complexe, cet hélicoptère sera abandonné.
Après une étude Française, le SE 3101 verra le jour et volera pour la première fois le 15 juin 1948 mais restera sans suite car sous motorisé. Puis ce fut le SE 3110 doté d’un moteur excessivement capricieux. Les deux exemplaires ne furent pas suivis
Le 31 juillet 1951, vola le premier appareil dans lequel tout le monde croyait et qui donnera un élan à la giraviation française : le SE 3120. Cet appareil fut étudié par les ingénieurs de la SNCASE pour répondre aux besoins d’une clientèle qui le destinait aux travaux agricoles et forestiers en l’occurrence épandage, surveillance des feux, etc…
SE 3110 - Photo Sud Est Aviation collection JMPL’hélicoptère Alouette 1 fut construit dans l’usine de La Courneuve, était un triplace mû par un moteur Salmson 9NH de 200 cv à 9 cylindres en étoile disposé verticalement derrière la cabine de pilotage et refroidi par deux ventilateurs placés à l’avant de part et d’autres de la boîte de transmission. Ce moteur entraînait un rotor principal de 11,60 m de diamètre dont les trois pales très larges, dotées de longerons tubulaires avec nervures en bois, étaient recouvertes de toile. Les pales étaient repliables facilitant ainsi l’encombrement de l’appareil pour le parquer. Celui-ci tournait à 217 tr/mn pour un régime moteur de 1050 tr/mn. A l’arrière, se trouvait un rotor anticouple bipale de 2 m de diamètre.
Le prototype N°01 F-WGGD était équipé d’un train tricycle à roues orientables avec un dispositif de rappel dans le sens du vol. Un simple cric de voiture suffisait pour changer une roue. Par la suite, le N°02 F-WGGE fut équipé d’un train tubulaire à roues rétractables manuellement.
Essai porte-civières - Photo Sud Est Aviation collection D. Liron Il commença ses essais en vol aux mains du pilote Henri Stackenburg qui le fit voler jusqu’à la limite de ses possibilités.
Georges Héreil, alors Président de la SNCASE, eut l’idée d’établir un record et demanda à Jean Boulet, pilote–ingénieur, de se pencher sur le projet sachant que la machine en était capable.
Des modifications furent apportées. Le moteur un peu plus puissant offrait 203 cv, le réservoir de carburant pouvait accepter 1250 litres et mis à la place des porte civières prévus à l’origine. Les installations d’essais étaient supprimées pour alléger et la radio était mini et ne portait qu’à 15 km. Par contre, fut mis en place un « Relief Tube » pour uriner. Madame Boulet, pour sa part, avait préparé un panier pour le ravitaillement du pilote. Enfin, une lubrification spéciale pour le moteur était prévue par un système bricolé appelé « Chasse d’eau » à cause d’une tirette à actionner.
Le 3120 à Buc avec 4 passagers dans les civières extérieures et intérieures - Photo Sud Est Aviation collection D. Liron Parti à 4 heures du matin du terrain de Buc, Jean Boulet devait effectuer un circuit faisant Buc – Etampes – Rambouillet – Buc soit un peu plus de 100 km et ce douze fois. Lors de son dernier passage à Buc, il annonça que sa jauge à carburant était plus que basse. Encouragé par l’équipe, il prit de l’altitude au cas où et entama son dernier circuit. A l’arrivée, il restait dans le réservoir deux litres de carburant. Le résultat fut sans appel : Distance parcourue. 1252,572 km en 13 h 56 mn 54 s à 103 km/h.
Les autres records battus.
• Sur 100 km : 110, 314 km/h
• Sur 500 km : 107, 193 km/h
• Sur 1000 km : 103,813 km/h
Tableau du bord du SE 3120 - Photo Sud Est Aviation collection D. Liron A noter que vu la masse importante de l’appareil, le décollage de Buc s’est fait en glissant.
Ce fut le 7 décembre 1952 que l’Alouette 1 fut présentée officiellement sur l’Esplanade des Invalides en compagnie du Sikorsky S-55 qui fut appelé « Éléphant Joyeux ».
Charles Marchetti, Directeur de la Section Hélicoptères, se rendait compte des aléas des moteurs à pistons. Il abandonna la fabrication de l’Alouette 1 pour un autre appareil révolutionnaire qui allait faire parle de lui « l’ALOUETTE II », mais ceci est une autre histoire.

Caractéristiques du SE 3120 ALOUETTE 1
• Longueurs (pales repliées) : 10,45 m
• Hauteur : 2,81 m
• Diamètre rotor principal : 11,60 m
• Diamètre rotor Anti couple : 2 m
• Moteur : Salmson NH 9 9 cylindres en étoile 203 cv puissance nominale.
175 et 140 cv en croisière à 2050 tr/mn
• T : essence avion 80/87
• Masse à vide : 736 kg
• Masse max : 1250 kg

Performances
• Vitesse maximum : 125 km/h
• Vitesse de croisière : 125 km/h
• Vitesse ascensionnelle : 100 km/h
• Vitesse ascensionnelle : 270 m/mn
• Plafond en vol oblique : 3700 m
• Descente en autorotation : 6 m/s
• Rayon d’action avec réservoir supplémentaire : 550 km

Un grand merci à Daniel Liron pour m’avoir permis de m’être inspiré de son texte et de ses photos.

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