A l’occasion de mes nombreux vols sur Djinn à Saint-Cyr-l’Ecole, j’avais eu l’occasion d’emmener un personnage d’un certain âge mais particulièrement curieux.
Il s’agissait de Charles Déchaux. Ancien Ingénieur de chez Panhard, celui-ci s’intéressait à la technique du Djinn ; pour quoi faire, je ne le savais pas. Après chaque vol, il posait des questions à Pierre Grenet, le président et mécanicien de l’Héli Club Maurice Ripoche où étaient entreposés les Djinn.
Un beau jour après être allé avec lui travailler dans la nature, il propose à Jean Byba, notre Chef Pilote et à moi-même, de venir le voir à l’Héliport d’Issy-les-Moulineaux pour nous montrer ce qu’il avait réalisé. Dans un hangar, nous découvrons l’appareil qu’il a appelé Hélicop-Jet.
Nous sommes séduits par cet hélicoptère de 4 places dont la cellule a été faite avec deux carcasses de PL 17 dont il avait récupéré les presses. L’une sur l’autre, cela faisait la cabine. Les quatre pales étaient celles du Djinn, le générateur de gaz la Palouste-4. A l’arrière, une double poutre avec au milieu le gouvernail. A l’avant, sur la gauche, le réservoir de 40 litres.
Après ces présentations, Charles Déchaux nous proposa, nous qui avons l’habitude des vols sur Djinn, d’en prendre les essais. Nous débutons les premiers « vols » un dimanche matin, car nous avons droit à 30 minutes, l’appareil étant attaché à deux gueuses pour ressentir les premiers effets (résonance sol, centrages etc…).
Premières constatations : l’appareil est vraiment centré arrière et surtout manque de puissance car alimenter quatre pales lourdes avec le débit d’air de la Palouste-4 n’était pas gagné. A tel point que lorsqu’au régime maximum quand je tirai sur le pas général, l’appareil s’élevait et redescendait presque aussitôt faute de tours.
Je venais presque tous les dimanches, les clients potentiels étant convoqués par Charles Déchaux, j’effectuai quelques décollages devant eux sans les attaches et repartais chez moi avec le sentiment qu’il ne pourrait pas réussir.
Il obtint quand même une turbine Astazou 2 A qu’il adapta et donna de bien meilleurs résultats aux mains de la nouvelle équipe composée de Jean Richard et Philippe Fourcault que l’on ne présente plus.
Un programme d’essais en vol fut établi, l’appareil devant les effectuer à la masse de 1000 kg. L’appareil donna entière satisfaction dans la plupart des configurations y compris l’autorotation.
Malheureusement, Charles Déchaux finit par baisser les bras faute de moyens et l’Hélicop-Jet fut stocké à la Ferté Allais où s’effectuaient les essais puis fut enfin donné au CELAG à Grenoble.
Caractéristiques annoncées
Masse à vide | 450 kg |
Masse Max | 1060 kg |
Longueur hors tout | 9,40 m |
Fuselage | 3,10 m |
Largeur hors tout | 9,40 m |
Fuselage | 1, 64 m |
Écartement patins | 2 m |
Diamètre Rotor | 9,40 m |
Moteur | Turboméca Astazou 2A |
Puissance | 370 kW |
Débit d’air | 2150 kg/s |
Vitesse de croisière | 220 km/h |
Rayon d’action | 450 km |
Il faut quand même penser que Charles Déchaux a réalisé un hélicoptère qui a volé et bien volé et cela tout seul. Il fallait le faire !
Messages
17 février 2011, 23:40, par Pollet Villard Gérard
Bonsoir,
Je n’en reviens toujours pas ; j’ai eu la chance de rencontrer Mr Dechaux, d’avoir avec lui une longue et passionnante conversation et d’admirer à mon aise l’Helicopjet dans son atelier . Mais impossible de me rappeler des circonstances qui m’ont amené à cette rencontre inoubliable. J’espère bien revoir un de ces jours cette machine au CELAG
Cordialement.
Gérard
J’ai découvert hier Hélico-Fascination en surfant sur Aeroforums. Il n’est jamais trop tard...
4 février 2013, 16:27, par CHARASSE jean-luc
L’hélicop-jet de Mr DECHAUX est visible sur l’aérodrome de Lyon-Corbas ; il est présenté au public au sein d’une association
EALC. Il s’agit du prototype n°2.
Site internet : www.ealc.fr