Relater la carrière du Général LEIMBACHER (plus de 7000 heures de vol au compteur) est une idée qui m’est venue suite à nos nombreuses rencontres à Villacoublay. J’ai beaucoup d’amitié et d’admiration pour ce pilote qui possède un palmarès hors du commun. Toujours empreint d’une certaine modestie, son sourire est très apprécié partout où il passe, mais quand il décide quelque chose, il ne faut pas le contrarier. Il en était de même pour son père Raymond, ancien gendarme qui, en 1951, a connu la guerre en Indochine. Sa mère, une excellente femme au foyer, préparait les repas pour les trois garnements, car Daniel avait deux frères. Un jour, il décide de s’orienter vers une carrière militaire et espère bien devenir pilote, ce qui n’est pas une mince affaire.
Il suit sa scolarité en classes préparatoires de septembre 1974 à décembre 1977 au collège militaire de Saint-Cyr-l’École. il sera ensuite affecté comme chef de Section de Combat au 60e RI à Lons-le-Saunier (39) du 1er avril 1978 au 1er septembre 1979.
Il en profite pour passer son Brevet de Parachutiste militaire, puis rejoint l’Ecole des Officiers d’active à l’École militaire interarmes (EMIA) à Saint-Cyr Coëtquidan pour une période d’un an (1978-1979). 1979 est une très bonne année puisqu’il se marie avec la belle Catherine, le 4 août 1979 à Tavaux (39). Elle lui donnera trois garçons qui peuvent être fiers aujourd’hui.
Le 30 octobre 1979 est un jour qui lui restera également en mémoire. A la Remise des Sabres, la Promotion Félix BROCHE se voit remettre les Sabres par son père, le Major Raymond LEIMBACHER, ce qui fut un grand honneur.
Ce sera ensuite l’E.A.I. à Montpellier de 1980-1981 comme Élève-Officier, puis son affectation à Sarrebourg (57) comme chef de section antichars.
Les années 1981 à 1983 lui font toucher les hélicoptères de près. Il les avait en tête depuis son entrée dans l’Armée. Il fait alors son stage dans l’ALAT à DAX sur Alouette II.
En 1984, il devient chef de Patrouille Hélicoptères de manœuvre et Adjoint au Commandant d’Escadrille au 3e RHC d’Etain (55) jusqu’en 1987.
Puis en 1987-1988, ce sera l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale en tant que Capitaine, terminant ainsi son activité dans l’armée de Terre.
Sa période Gendarmerie va lui permettre d’effectuer de nombreux déplacements et de bénéficier d’un bon avancement tant les lettres de félicitations et les témoignages de satisfaction venus des plus hautes autorités sont nombreux.
En 1988, il est affecté comme Commandant de la SAG de Rennes (35) pendant 4 ans et 4 mois, II va passer ses qualifications AS 350 et Cessna 206 et va changer de paysage en 1992 avec une affectation aux Antilles, en Guyane au Lamentin pendant 3 ans. De son séjour là-bas, il laissera un souvenir que même les enfants de la région n’oublieront pas du fait de son implication, notamment durant les fêtes de Noël.
De retour en métropole, il est nommé Commandant de la Compagnie de gendarmerie départementale du Var et ce pendant 2 ans et 8 mois à Fréjus (83). Pendant son passage sur ce territoire, la délinquance a baissé de 20 %. De nombreuses félicitations lui sont encore adressées et son grade de Lieutenant-colonel lui sera attribué . En 1998, il prend le commandement de la Sécurité des vols à Villacoublay pendant trois ans avec entre autres Jean LOUVET, un as de la montagne.
En 1999, il commence à rechercher un appareil susceptible de remplacer les Alouette III vieillissantes. Il ira tester le BELL 412 puis ce sera le BK 117 C2 qui deviendra EC 145.
En 2001, il deviendra le Commandant du Groupement Central des Formations Aériennes de la Gendarmerie Nationale.
Tout se précise pour le remplacement des mono-turbines, car les normes Européennes imposent des biturbines de catégorie A, pour le survol des agglomérations et dans le cadre du secours. Le Colonel va s’y attacher avec vigueur et supplantera les embûches qui vont lui barrer la route. En fait, il gagne avec les EC 145 qui vont remplacer les Alouette III, surtout en montagne. La plus célèbre, la « Bravo Lima » (F-MJBL) de Chamonix, est actuellement exposée au Musée de l‘Air et de l’Espace du Bourget.
Après 5 ans de commandement, il est muté aux Bureaux Enquêtes et Accidents comme Directeur Adjoint au BEAD-air à Brétigny-sur-Orge pendant trois ans. Puis c’est le retour à Villacoublay pour reprendre les rênes et le commandement des Forces Aériennes de la Gendarmerie Nationale dont il est à l’origine.
En 2006, lorsqu’il quitte les F.A.G., il totalise 4400 heures de vol sur une vingtaine d’ hélicoptères de type différent dont 600 heures sous J.V.N. et 320 heures de vol en I.F.R. (Instrument Flight Rules). Il aura également effectué 1150 heures sur avion.
On peut également noter qu’à travers ses différentes missions réalisées, il a pris part au secours de plus de 1250 personnes qui lui fera obtenir témoignages de satisfactions et citation à l’ordre du corps d’armée en 2006.
Il recevra de nombreux responsables de pays étrangers pour démontrer la pleine efficacité de ses hélicos bleus. Il a reçu des Algériens, des Péruviens, des Chinois, des représentants du Qatar, des Marocains, des Sénégalais et bien sûr les hautes autorités de divers constructeurs.
En 2012, il devient le premier Général des FAG et ne changera rien à ses habitudes.
En 2015, ce sera le lancement du livre « Les Gendarmes du Ciel » qui retrace l’épopée des hélicos bleus.
Aujourd’hui, il bénéficie d’une retraite bien méritée. La cérémonie de départ digne de son rang a eu lieu en juin 2016. Sa carrière remarquable a fait de lui un grand et vieux Pilote que nous regrettons tous, tant il s’est dévoué aux hélicos de la Gendarmerie.
Bonne retraite Daniel à toi et bravo à ton épouse Catherine qui t’a soutenu et regretté pendant tes longues absences et qui a reçu la médaille de l’ordre national du Mérite.
Quant à toi, tu as été décoré de la médaille de la Gendarmerie et reçu ta troisième étoile. Que te manque-t-il encore ?
Décorations |
Qualifications militaires et civiles |
Diplômes |
Dernier jour de travail, le 30 juin 2016 - Message d’adieu
« Acta est fabula » : « La pièce est jouée » Arrivé au terme de ce magnifique Commandement et avant de raccrocher définitivement mon casque de vol, je m’adresse à vous une dernière fois afin de vous exprimer toute la fierté,
le bonheur et surtout l’honneur que j’ai eu à être votre chef durant ces nombreuses années.
Je vous quitte avec le sentiment du devoir accompli et la satisfaction de laisser au colonel Emmanuel SILLON une maison saine où règne un excellent état d’esprit.
Comme je vous l’ai dit le 8 juin, soyez sereins et confiants dans l’avenir et en vous-mêmes afin de pouvoir relever les challenges à venir et d’écrire à nouveau de très belles pages de l’histoire des Forces Aériennes de la Gendarmerie Nationale.
Fidèle à ma volonté de « Commander d’Amitié », j’ai été mille fois récompensé par votre réponse « d’obéir d’amitié »
me prouvant chaque jour votre engagement sans limite et votre loyauté sans faille.
Je tiens à vous remercier à nouveau du fond du cœur pour les très beaux et remarquables cadeaux que vous avez bien voulu nous offrir à Catherine et à moi-même.
Je souhaite à chacune et chacun d’entre vous la meilleure réussite dans votre vie personnelle et professionnelle.
Avec ma fidèle et sincère amitié.
Bon vent et bons vols à toutes et à tous. »
Général Daniel LEIMBACHER
Messages
19 septembre 2017, 12:41, par Jouanneau Alain
Un grand " Monsieur", dont la sympathie est reconnue par tous, passionné du monde de l’aéronautique. Je suis fier et heureux d’avoir croisé son chemin. Une superbe carrière au service de la 3D, qui mérite un si bel article.
27 mars 2018, 12:23, par gerard thierry
Mon très cher Daniel,
je suis très heureux d avoir lu autant
d éloges sur un soldat et un vrai.
les années ont passé trop vite, je suis en retraite
a Nouméa avec ma famille ou tu es passé en 2016 .
je regrette de ne pas avoir su que tu venais .
j aurais tant aimé revoir Maverick ou top
BABACHE .
j espère que Catherine se porte à merveille
et que les enfants sont sur les traces de leurs
parents .
Encore félicitations pour cette belle carrière exemplaire
je pense aller voir lulu prochainement.
Daniel un grand merci pour ton aide si précieuse à rennes en 1989
avec toute mon amitié, et mon meilleur souvenir
A très bientôt ,bien amicalement
Thierry GERARD
2 juillet 2019, 17:11, par Patrick GISLE
C’est avec consternation et l’âme en peine que j’ai appris dimanche 30 juin la disparition brutale de Daniel des suites d’un accident cardiaque.
Nous nous sommes rencontrés au rassemblement de Cholet en 2018 lorsque que lui fut remis la Pale d’Or de l’UFH. Ayant chacun entendu parler de l’autre, quelques minutes nous suffirent pour sympathiser et pour que je sente que je venais de rencontrer une « Belle Personne ». Une de ces rares rencontres où on a le sentiment de connaitre son interlocuteur depuis longtemps, où le tutoiement est automatique et où l’amitié coule de source.
Un mois plus tard nous nous retrouvions au mariage d’un très bon ami commun à chacun sans le savoir au préalable et avec beaucoup de joie. Ce n’était finalement surement pas un hasard et nous devions nous revoir prochainement.
C’est donc avec beaucoup de tristesse qu’en mon nom et au nom de toute l’équipe d’Hélico-fascination, j’adresse à son épouse Catherine, à ses enfants et à ses proches mes plus sincères condoléances.
« Un Grand Homme des Airs vient de s’envoler pour l’Eternité ».
RIP Daniel.
3 juillet 2019, 14:43, par DELAFOSSE
Par-delà son grade, ses titres et récompenses honorifiques, il avait surtout ce petit quelque chose en plus devenu trop rare...
Alors, pourquoi faut-il que de tels Hommes nous quittent aussi vite ?
Condoléances à toute sa famille.
Francis DELAFOSSE
5 juillet 2019, 00:49
Bel homme belle famille emmenait mon fils Julien tout petit en bateau avec leurs enfants a l’époque j’habitais à Villeneuve frejus. Maintenant Julien a 20ans. Cet homme très humble et son épouse si simple et discrète je ne les jamais oublié tjrs au fond de mon coeur.