Cécile Dumont d’Ayot, pilote d’hélicoptère
jeudi 7 mai 2009
Menue, jolie, mère de famille, elle dénote dans ce milieu encore très masculin. Cécile Dumont d’Ayot est l’une des 8 femmes pilote d’hélicoptère dans la Marine Nationale. Rêvant de devenir pilote depuis l’adolescence, elle a fait ses études à l’Ecole navale. L’esprit d’équipe, le danger, la vie de famille... Cécile Dumont d’Ayot concilie tout cela avec beaucoup de clairvoyance. Un sacré pilote qui n’a pas froid aux yeux !
Pourquoi l’Ecole navale ? « En ce moment, je suis en poste à l’Ecole navale pour 2 ans. J’ai demandé à travailler dans les ressources humaines car je souhaitais encadrer des élèves, pouvoir donner mon avis sur la formation et surtout pouvoir transmettre un savoir. »
Un rêve : « En dehors de cette mission, je suis une professionnelle de l’aéroporté. Je souhaite faire ce métier depuis le collège. Je viens d’une région montagneuse et de chez moi, j’ai toujours vu des hélicoptères voler au secours des personnes en altitude. C’était pour moi naturel. J’ai choisi une carrière militaire pour avoir la possibilité de voyager, de découvrir d’autres cultures. Je souhaitais m’engager pour ma nation, la France. L’idée d’encadrer des hommes, rapidement dans ma carrière, me plaisait aussi. »
Une longue formation : « Je suis rentrée à l’Ecole navale en 1996 pour deux ans de formation et une année embarquée sur la Jeanne d’Arc. Suite à ces études, j’ai choisi l’aéronavale. J’ai eu de la chance de n’avoir aucun problème physique qui aurait pu me fermer la porte. J’ai été retenue et j’ai ensuite suivi 3 ans de formation. La première année se déroule à Salon de Provence dans l’armée de l’air, nous apprenons à voler sur des avions. La deuxième année, nous passons le brevet de pilote d’hélicoptère de base dans l’armée de terre. Et la troisième année, nous apprenons à maîtriser en vol, le milieu maritime. Suite à ces 3 années, j’ai obtenu le brevet de pilote embarqué et j’ai été affectée sur un Lynx, c’est un hélicoptère polyvalent, utilisé pour la lutte anti sous-marine. Il apporte un soutien aérien à une frégate. Nous passons alors un parcours qualifiant, cet apprentissage dure environ 3 ans. Nous apprenons à maîtriser le Lynx dans toutes les conditions, de nuit, de jour...Ensuite, nous sommes détachés à un bateau et nous pouvons partir en mission d’une durée de 2 jours à 5 mois. C’est un métier passionnant où nous sommes sur le terrain, volons et voyageons. »
La vie de famille : « Pour vivre épanoui dans ce travail et dans sa vie de famille, il faut être organisé et avoir un conjoint qui accepte les aléas, qu’il sache gérer seul la famille. Il faut aussi savoir faire des compromis l’un pour l’autre. Pour trouver le bon équilibre, nous devons discuter régulièrement. »
L’avenir : « En 2010, pour reprendre mon poste, je devrai alors repasser une qualification de 2 à 3 mois pour retrouver les automatismes et les réflexes. Je ne m’inquiète pas, l’hélico c’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas ! » Gwenaëlle Bichelot source