En 60 ans, 46 500 personnes secourues par les hélicoptères de la Sécurité civile
lundi 26 mai 2025
L’anniversaire des 60 ans de la base hélicoptères de la sécurité civile à Meythet a été l’occasion de rappeler toutes les spécificités de cette structure. Plusieurs innovations dans l’organisation des secours ont débuté en Haute-Savoie.
C’est une foule très colorée qui se tenait dans le hangar de la Sécurité civile, à Meythet, ce vendredi 23 mai. Le bleu des gendarmes, le rouge des sapeurs-pompiers, le blanc des hospitaliers et le rouge orangé des pilotes des hélicoptères de la Sécurité civile réunis pour fêter les 60 ans de la création de cette base pas comme les autres du secours en montagne. « 61 ans pour être précis », a débuté le chef de base, Alain Hamel, prenant la parole devant les pilotes actuels et précédents.
C’est le 15 mai 1964 que la Sécurité civile ouvre cette première base en Haute-Savoie. « Il faut attendre
quinze jours pour que les équipes procèdent à leur premier secours. Elles emmènent le blessé d’un accident de la route au centre hospitalier de Grenoble, à bord de l’Alouette 2. » Depuis, les équipes ont volé dans l’Alouette 3, puis l’hélicoptère C2 avec vision nocturne et un treuil beaucoup plus long. Il arrivera fin 2005, alors que l’Alouette 3 quittera la base en 2009.
Comme l’ont rappelé plusieurs témoins, ce qui différencie cette base des autres, c’est la collaboration totale entre les partenaires du secours. Lors de chaque intervention, à l’intérieur de l’hélicoptère de la Sécurité civile, on trouve des membres du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), du groupement de montagne des sapeurs-pompiers (GMSP) et, quand l’intervention le nécessite, du personnel médical. Tous sont présents au quotidien dans les locaux.
« Vous êtes un pilier de la sécurité en montagne »
« Nous sommes les héritiers de celles et ceux qui ont construit cet outil basé sur la coopération, un savoir-faire reconnu et un esprit de camaraderie jamais mis en défaut », a rappelé Alain Hamel.
Le chef de base précédent, Michel Pierre, rappelle que « cette base est la plus active en France en nombre de secours et en heures de vol. C’est là qu’est né le GMSP. C’est dans ce site que la collaboration entre pompiers et gendarmes dans un même hélicoptère a débuté. »
Un état d’esprit mis à l’honneur par la directrice de cabinet de la préfète de Haute-Savoie, Emmanuelle Plantier-Lemarchand. « Vous êtes un pilier de la sécurité au service des amoureux et des aventureux de la montagne. C’est votre esprit de partage et de bonne coopération qui vous permet de compter les uns sur les autres pour sauver nos concitoyens. »
Depuis 61 ans, ce travail commun de tous les acteurs du secours a permis de secourir 9 000 personnes sur les trente premières années, puis 37 500 autres entre 1995 et
2025 avec 15 500 heures de vol entre 1964 et 1994, puis 27 500 heures lors des trente dernières années.
Des secours inoubliables
Des interventions qui, parfois, restent inscrites dans les mémoires. « Il y a treize ans, en mai 2012 (en fait en mai 2013), nous avons retrouvé une jeune femme perdue en montagne depuis six jours dans les aiguilles Vertes, à 3 800 mètres. À cause du mauvais temps, on n’avait pas pu voler longtemps, les jours précédents. Quand on décolle ce matin-là, on avait très peu d’espoirs de la retrouver vivante. Et finalement, on la découvre affaiblie et avec des gelures, mais elle est vivante », se souvient l’un des pilotes actuels de la base, Richard Gilles. Source : ledauphine.com